Avril 2005 : l'Eau Vive se fête en Corse


Départ du parcours baptême sur le Golo

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Printemps de l'Eau Vive 23 et 24 avril 2005

Le printemps de l'Eau Vive 2005 a vu le grand retour de la Grenouille Davis sur l'Ile de Beauté après deux années vécues sur le continent. Sa dernière année aux cotés de Quentin, Timon, Arnaud, Isabelle et Francis lui a permis d'apprécier les rivages de la Catalogne, puis les paysages enneigés de la Suisse. Les joutes amicales qui ont opposé les nageurs durant ce Printemps de l'Eau Vive ont permis de désigner un nouveau parrain pour le batracien fétiche des gaulois de l'eau vive. Et après fumée blanche et parole consacrée : "habemus papa-mama grenouillas "c'est la Flutu, guitariste de toutes les fêtes de l'Acquaviva qui aura la mission de refaire découvrir à Davis l'odeur du maquis Corse.

Mais que d'embuches pour pouvoir vous parler de tout ça. C'est vrai, tout se mérite ...

Vendredi 22
Après bien des doutes le premier groupe de nageurs fait la jonction à Toulon : Francis, le Franco-Suisse arrive le premier avec Davis, Yohan qui descend de Paris est récupéré à Marignane, par le team Tolosan-montpellierain. C'est l'embarquement puis une nuit sur la moquette du grand salon ... Faute de place, le reste de la troupe n'embarquera que le lendemain matin. On y croit tout de même !

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Samedi 23
Les nageurs du continent sont arrivés en deux groupes, en raison des mouvements sociaux à la SNCM. Le premier groupe a pu mettre les pieds sur l'Ile dès le samedi matin ce qui leur a permis de participer aux deux descentes de la journée. Organisées sur le parcours initiatique du Golo qui bénéficiait d'un niveau très intéressant, ces descentes ont permis aux nageurs occasionnels voire débutants de s'adonner aux plaisirs de l'eau vive ludique.

Pause de midi dans l'herbe du camping de Griggione. La météo est clémente. Croisons les doigts ! Les officiels se font attendre. Premier apéro, première Pietra, première boite de pâté de sanglier aussi ...

Descente de l'après-midi : C'est l'affluence des grands jours. Rendez-vous au local de l'Acquaviva à Caporalino pour la distribution du matériel, le briefing, puis retour sur les berges du Golo. Descente agréable, tout le monde surfe sur tout ce qui tient <vidéo 1><vidéo 2><vidéo 3>. Contrairement à ce qui est dit dans la chanson, la marmite du Golo n'a fait baigner personne mais la sortie de la bonne veine a fait reculer les plus légers à la surprise des nageurs en sécu postés quelques metres plus haut ! <vidéo> En fin de parcours, une course en palanquée, départ bordel (j'aurais pu écrire l'inverse) a permis de donner le ton de ce qui allait nous attendre ...

Le second groupe de nageurs du continent a rejoint la communauté des acqua-viva-primaveriens en fin d'après-midi. Certains se sont jetés dans le Golo, histoire de se dégourdir du voyage ... Ils étaient sortis juste à temps pour le début des épreuves terrestres ...

Le célèbre lancer de charantaises <vidéo>, suivi de la course-à-palmes-terrestre-en-relais-pastis (pour les hommes), puis en-relais-muscat et en-relais-jus de fruit (pour les femmes, les poulpes oestogénés et les enfants) <vidéo>, enfin du lancer de pois chiches ont permis aux décideurs de sort de dessiner le portrait type du futur parrain de Davis.

La Grenouille a renoué avec les ondes de son Golo natal au cours d'une procession initiatique très Corse ! <vidéo>

Apéro suivi d'un repas très local et très léger : charcuterie, sanglier, polenta ! Les continentaux se sont vu remettre des cadeaux de bienvenue : impressionnantes copas (faites par le berger Tony, psychanalyste d'altitude !), biscuits, muscat, Pietra ... Quel accueil !

Election de la fiotte de l'année. Le dépouillement du vote électronique réalisé sur le site de l'Acquaviva a permis de désigner Jean-Luc du Bar François, fiotte de l'année grâce à cette photo, talonné de près par Thibault son Dauphin de quelques octets

Au milieu de la nuit Davis fait connaissance avec son nouveau parrain,

Longue soirée, très longue pour certains ...

Photos de la journée du 23/04 :

Vidéos de la journée du 23/04
Les vidéos sont encodées au format DivX. En cas de difficulté de lecture, téléchargez et installez le codec depuis le site DivX.com

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Dimanche 24 (matin)
Lever matinal pour les plus motivés. Une journée de transition mais pas une journée blanche. Donc le plan élaboré la veille est mis en oeuvre : direction le Vecchio pour une descente tonique où Yohan devra "travailler" son "flotteur de bronze massif". Le niveau est moyen mais suffisant pour s'amuser. Nous prenons le temps sur tous les obstacles, sortons la corde pour peaufiner les lancers. Ca sent la répétition ... Nous prolongerons même jusqu'à la jonction avec le Tavignano. Cette dernière partie constitue un joli tronçon sans difficulté majeure et qui s'enserre souvent entre deux parois minérales très esthétiques.

Retour à Griggione. Dernier pique-nique. Nous plions les tentes. chargeons la remorque. La fête de la Grenouille est terminée. Et les nouvelles sont bonnes : les parties supérieures du Golo en débit naturel, c'est à dire en amont de la retenue de Calacuccia bénéficient de la fonte nivale du massif du Monte Cinto et les cumuls sont exceptionnels. Le séminaire Cordes et Sécurité commencera sur cette rivière dès cette après-midi. C'est sur le chemin de Vico, première étape du stage !

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Séminaire Cordes et Sécurité - Corse - du 24 au 30 Avril 2005


Véro, concentrée (Haut-Taravo)

A l'initiative de la CORCONEV, le séminaire Cordes et Sécurité avait comme vocation de réunir des nageurs autour d'un thème : l'évolution en haute-rivière. Pour cela il fallait un programme de torrents adapté c'est à dire :

le tout dans un esprit de pratique "loisir" de notre sport favori.


Taravo supérieur : un beau passage ... Le bonheur se lit sur les visages

Pour cela trois zones ont été choisies par l'organisation : Le bassin du Liamone (2 jours, hébergement à Vico), le bassin du Taravo (2 jours, hébergement à Guitera les Bains) et le bassin du Rizzanese (2 jours, hébergement à Quenza). Une mise en jambes optionnelle sur le Haut-Golo dès le dimanche après-mid permettait de mettre à profit la migration vers Vico puisqu'elle passait par ce parcours. Enfin une journée "libre", le mardi avec nage en eau vive (première sur le Cruzzini) ou canyoning-nage avec palmes (Dardo + retour à la palme soit 1,2 km en mer avec le matériel). Et pour finir une journée décompression (debriefing si on veut faire sérieux) au bord de la grande bleue à Porticcio.

Un programme bien huilé qui a demandé plusieurs semaines de préparation, quelques réunions au Bar François, quartier général de l'AcquViva, et un flux de mails conséquent !

Et tout n'a pas été simple à l'image de cette grêve des transports maritimes qui a failli faire capoter le projet. Les nageurs du continent ont tous dû mettre une seconde fois la main à la poche en changeant de compagnie et en se contentant des couloirs des ferries bondés comme cabines !!! Grosses frayeurs pour l'organisation, à quelques jours du stage ...

Mais comme vous allez le voir, le jeu en vallait vraiment la chandelle ...

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Dimanche 24 (après midi) - Bas-Haut Golo, classe IV, 3.250 km, dénivelé : 80 m
Après l'échauffement du Vecchio le groupe des participants quitte le campement de Griggione. Direction Vico et le bassin du Liamone par le col de Vergio (1464 m). La route remonte la vallée du Golo. Au delà de la retenue de Calacuccia, ce dernier devient un torrent à débit naturel. La transhumance fait une halte. Après vérification du niveau (1.20 m) tout le monde se frotte les mains malgré le temps frais et humide qui saisit un peu en sortant des voitures : nous avons pris de l'altitude et donc perdu quelques degrés ; la neige n'est pas loin. Après étude du topo, Yohan a le feu vert pour se préparer, il sera de la fête et validera son bronze +++ sur ce parcours.

 


Gorges du Golo, Haute-Corse - 04/2005

La gorge est très esthétique, dans un environnement de granit rose sculpté par l'érosion hydrologique. Belle succession de passages marqués et de biefs d'eau très claire. Quelques arbres en travers, Un chaos à éviter mais qui se passe très bien par une dalle déversante, en longue glissade rive droite. Un sympathique double seuil qu'il est possible d'enchainer par le fond, il suffit de prendre une bonne respiration et ... de piquer ! Près de l'arrivée, un dédale de goulottes et de ressauts du plus bel effet donne envie de jouer. Le vieux pont génois indique l'arrivée.

La caravane reprend sa route. La neige encore présente au col de Vergio nous montre à quel point le printemps a été tardif. Un potentiel garanti si la température pouvait monter. Et la température ne cessera de monter durant la semaine. Nous arrivons en fin de journée au couvent de Saint François. Une halte paisible en pleine montagne avec vue imprenable sur Vico en contrebas et les montagnes enneigées du bassin versant du Liamone. Nous prenons possession de nos chambres. Ca sent le veau aux olives. Mmm... Soirée calme autour de l'ordi, dans la salle à manger, où nous passons les photos de la journée.

Photos de la journée du 24 : Planche contact

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Lundi 25 : Filicconi - Fiume Grossu - Liamone classe 5 (VI) - 7.8 km - Dénivelé 180 m
Comme tous les jours de la semaine, le rendez-vous pour le petit déjeuner est fixé à 8 heures. Et aujourd'hui, personne n'a une idée de l'heure du prochain repas ! Une belle et longue descente nous attend. Il fait beau. Depuis la chambre, le paysage est superbe. Depuis les WC aussi !

La navette est longue mais nous ne sommes pas loin. Nous laissons la voiture de Francis au pont de Belfiori, puis montons au départ, à Guagno-Les-Bains. Sur le parking des thermes, nous étendons 5 minutes nos affaires au soleil, histoire de les réchauffer. Nous empruntons à pied un joli chemin qui longe le Fiume Grossu par la rive droite. Au bout de 560 m il s'écarte pour atteindre une passerelle qui enjambe le Filiconni, un affluent important. C'est le point de départ.

Le Filiconni se jette dans le Fiume Grossu au bout d'une centaine de mètres et ce n'est qu'au bout de 1,650 km que nous rejoignons le Liamone. Cette première partie est très tonique, nous avons déjà perdu 40 de dénivlé !

Que dire de cette descente ? Elle est incontestablement soutenue, dans un cadre très sauvage. Les seuils sont souvent très verticaux. De belles glissades sur des dalles inclinées. Mais il y a aussi de nombreuses portions où la navigation doit être très précise, particulièrement lorsque nous sommes environnés de blocs. Tant que c'est possible nous naviguons à vue, sans perdre de temps. Chacun gère sa trajectoire, c'est un pur bonheur. Dès que ça se complique on arrète tout. Les techniques de reconnaissances sont invariables : deux ou trois indiens (un par berge + un éventuellement au millieu, pour élargir au maximum la vision des options). Communication par gestes; regroupement sur la bonne option, pose éventuelle d'une sécurité, on envoie un nageur pour tester l'option. Si ça passe bien, c'est au tour des photographes. Nous leur laissons le temps de se positionner et c'est le festival.

Lorsque le passage est complexe et pas toujours visible d'un seul coup d'oeil nous nous positionnons en relais pour indiquer la trajectoire. Nous shuntons aussi pas mal de passages, en général des chaos, mais aussi une magnifique chute à la réception pour le moins virile ... sans regret !

Une grosse frayeur pour Francis qui s'est scotché au pied d'une grosse chute très verticale. La veine noyée l'a fait ressortir à une quinzaine de mètres en aval ! L'épisode sous-marin lui a paru interminable.

Une autre fayeur pour ma pomme (et pour mes camarades aussi) sur un passage d'apparence anodin.au regard des obstacles passés précédemment. Poulpy est scotché, percuté par Eric. J'arrive derrière et percute à mon tour Eric. En tentant d'éjecter d'une main un flotteur qui tourne, je suis désarçonné. J'essaie de sortir par le fond, par la gauche par la droite : rien ne marche, aucun appui, pas de veine noyée, j'ai l'impression d'avoir un élastique dans le dos qui me ramène sous la douche. Je sens une présence, c'est Cyril qui est à son tour en truite dans le rappel. Il me voit passer de droite à gauche sous son flotteur ... Je commence à trouver le temps long. J'essaie de tenir la position sur le dos en respirant avec précaution, quand je le peux. Eric est remonté et lance sa corde avec une précision de cowboy : un véritable lasso autour du cou de Cyril. Apparament il n'apprécie pas le port de la cravate surtout quand on est deux à lui arranger le noeud ! Du coup il lache son flotteur pour attrapper les deux côtés de la corde et limiter la tension. Je suis confortablement réceptionné par Véro. Ouf ! Tout le monde regarde médusé le lieu de l'incident : impensable !

Nous reprenons rapidement la progression. Thierry n'est pas en forme. Une passerelle rutilante l'incite à rejoindre la route.


Liamone : la pause barres énergétiques !

Un peu plus loin nous faisons une pause sur une belle dalle au soleil : les barres de céréales sont englouties. Puis nous reprenons la progression, entrecoupée par les recos. Le paysage est grandiose, la pente impressionnante : Jean-Pierre consulte régulièrement l'altimètre, plus que 50 m de dénivelé à faire ... la pente faiblit. Nous jouons sur les dernières vagues, histoire de relâcher la concentration. Puis la vallée s'incurve vers la gauche et c'est le pont, en-dessous d'un dernier rapide. Cela fait cinq heures que nous sommes dans le torrent.

Belle épreuve, physique et technique, beaucoup d'émotions aussi. Nous retrouvons la voiture, les victuailles sortent du coffre. Nous comparons nos bobos. Thierry arrive bien après nous, quelque peu fatigué par une ascension de maquis pour le moins bucolique : la passerelle ne menait à rien, elle avait été posée là, dans l'attente d'un futur probable chemin de randonnée ! Nous le réconfortons et lui racontons la suite de notre descente.

Nous remontons à Guagno pour tenter de prendre un bain chaud mais le bassin est à sec. Poulpy sort sa canne à pêche : rapidement les premières truites mordent. C'est l'excitation, tout le monde s'essaie au lancer. En moins d'une heure dix truites seront ramenées. Au couvent la cusinière accepte de nous les préparer pour le diner. Royal !

Apéro musclé. Les truites sont délicieuses, le reste aussi. Soirée paisible, autour du portable à télécharger, trier et regarder les photos. Nuit comateuse !

Photos de la journée du 25 : Planche contact

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Mardi 26/04 - Cruzzini, Canyon du Dardo

Deux options possibles aujourd'hui : NEV ou canyoning + nage en eau salée, les deux groupes se rejoignant en fin de journée à Guitera les Bains, étape suivante du séminaire. Je laisse la plume à Jean-Pierre qui va vous parler de la descente du Cruzzini, je la reprendrai pour vous raconter notre belle journée dans les falaises de Piana ...


Cruzzini : Marc sur un beau passage

- Descente du Cruzzini (JPV)
Après les émotions du Haut-Liamone, personne ne se sentait de repartir dans …le Bas-Liamone et ses gorges étroites. Ainsi ma proposition de découvrir les gorges inférieures du Cruzzini, cotées plus aisées (c’est beau ça, hein ?), fut accueillie favorablement. Routes encore plus qu’étroites et nous « haltons » au pont de Truja, qui est en aval de la confluence Liamone-Cruzzini ; je rencontre là 2 connaissances travaillant à la DIREN qui sont en compagnie d’un drôle de monstrequoi c’est ? Routes pas très droites du tout et arrivée au départ de notre portion : prairie, sable et vasque verte ; bien joli ma foi .Ca paraît pas très en eau mais la topo annonce des gorges en aval .Préparation sans pression sous le soleil, et commence une descente très peu mouvementée en classe II ; ça glisse et ça racle mais c’est de l’avis de tous…bucolique, et ça le reste de méandres en méandres. Ah ! une grosse cassure à l’entrée d’un mini canyon ; reconnaissance et….contournement…merde du VI ! Belle petite gorge ; d’autres jolis passages par la suite mais il nous manque bien 20 cm .Ca restera très esthétique jusqu’aux eaux du Liamone que nous trouverons bien énergique après notre balade…bucolique . Cruzzini ,à bientôt !

Photos de la descente du Cruzzini : Planche contact


Canyon du Dardo

- Canyon du Dardo
Les amateurs de canyonisme ont une longue journée devant eux : une très belle descente au milieu des Calanches de Piana. Le Dardo est un petit ruisseau qui se jette au fond d'une crique dans les falaises rouges du Golfe de Porto. Il a taillé une somptueuse gorge dans la roche si particulière de cette région.

Après près de deux heures de route (les distances ne son pas longue mais en Corse, ça prend toujours du temps), nous voilà à pied d'oeuvre. Nous garons la navette à la Marine de Piana. Les accompagnants du séminaires sont de la partie pour leur plus grand plaisir. Le groupe est conséquent et tout le monde sait que compte tenu de la longueur de la descente et le nombre de rappels, il nous faudra du temps, beaucoup de temps. La météo est béton : il fait frais, pas un nuage en vue. Et tout en bas, la mer semble calme (c'est important pour le retour). Il y a juste ce qu'il faut d'eau pour se faire arroser, sans risque dans les étroitures, rappels, sauts (vidéo), toboggans se succèdent. Impressionnant passage souterrain avec un départ en paroi, au bout d'une main courante aérienne. Ambiance garantie ! Belles cascades.


Yohan dans une étroiture

Les heures passent, à chaque tournant de la gorge on pense aprercevoir la mer, mais ce n'est jamais terminé, encore un rappel, puis un autre, un saut de plus : Yohan, infatigable, s'en donne a coeur joie

Puis la pente se radoucit, il s'ensuit une longue marche dans les blocs, et enfin la grève. Superbe paysage. Après une courte pause, nous préparons les sacs avec les éléments flottants emportés (bidons, bouteilles baudruches ...). Nous enfilons nos palmes et nous laissons glisser dans la mer. Pas de vent mais une longue houle de face semble contrarier notre progression. Rapidement certains ont l'impression de faire du sur place et le doute s'insalle. Mais les paroles d'encouragement aidant et quelques séances de remorquage ou de poussettes (vidéo) exécutées par Yvan vont arranger les choses. Au bout de 1,250 km et 50 minutes, le groupe a rejoint la Marine de Piana. Cela fait sept heures que nous sommes dans les combis.

Nous reprenons la route sans perdre de temps. Direction Ajaccio, puis Zicavo. Nous retrouvons le reste du groupe au gîte de Guitera les Bains vers 21 heures. Pour eux l'apéro semble avoire duré plus que de raison, soirée joyeuse en perspective. Je fais soigner par Véro mon genou erraflé dans le Liamone. Il n'a pas apprécié cette longue journée dans l'eau, ni le sel de la mer. Et la suite du programme ne va rien arranger ...

Photos du canyon du Dardo : Planche contact

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Mercredi 27/04 - Taravo Supérieur (I et II)


Passage tonique ... Véro reprend son souffle !

Le Taravo coule dans une vallée montagnarde relativement ouverte, à forte activité rurale (élevage). Le village de Guitera les Bains domine cette vallée et bénéficie d'un paysage ouvert sur les montagnes environantes.
Nous partons pour la journée avec comme projet de descendre les deux sections principales du parcours supérieur du Taravo. Le rendez-vous est donc fixé avec les accompagnants au Ponte di u Pinu qui marque la fin de la première section. C'est là que nous ferons notre pause pique-nique avant de reprendre la descente.

Taravo Supérieur (I) - Classe 4 (V) - 4,5 km - dénivelé 125 m
Nous effectuons notre mise à l'eau au Pont de la Dispensa. L'eau est très froide. La première partie de cette section nous a paru relativement tranquille : le niveau est un peu limite mais suffisant pour nager dans des conditions acceptables. La pente est constante, sans passages vraiment marqués. Chacun fait sa trace, en nageant à vue, au milieu des blocs. Nous évoluons en pleine forêt et les arbres en travers sont fréquents. Les barbelés et autres carcasses de ferraille témoignent aussi d'une certaine activité humaine. Dommage car l'ambiance est vraiment sympa. Peu à peu le Taravo augmente de volume en bénéficiant des apports de plusieurs petits affluents. Les passages sont plus toniques. Le dernier kilomètre est vraiment intéressant et nous laisse présager une suite prometteuse. Nous sortons de l'eau comme prévu au Ponte di u Pinu. pour le pique nique.

Nous nous installons dans un pré. C'est l'anniversaire de Marc. Myriam récupère dans la rivière un cubi de planteur bien frais ! L'ambiance monte ! Puis c'est au tour du foie gras ! Le bonheur est dans le pré ... et comme Marc ne fait jamais les choses à moitié, il nous sort un énorme pavé de Roquefort ramené de Millau ... ça va être dur de se remettre à l'eau !!!

Photos du Taravo supérieur (I) : Planche contact

Taravo Supérieur (II) - Classe 4 - 5 (V+) - 6,8 km - Dénivelé 175 m
Cette portion très esthétique est plus longue, plus pentue et donc plus tonique aussi. La forêt, bien que moins dense, est toujours là. Nous ne rencontrons pas de grosses ruptures de pente mais beaucoup de rapides, de petits seuils, au milieu de blocs. Quelques passages sont à sécuriser. Nous shuntons par la rive droite un gros seuil dont la réception ne nous parrait pas très saine. A partir du pont de u Vergaju, la rivière s'assagit un peu jusqu'aux Bains de Guitera. Une belle et longue descente menée à bonne allure.

Nous quittons à la hâte nos combis pour nous plonger dans les bassins d'eau thermale disposés au bord de la rivière. L'eau sort à près de 40 ° et à cause du choc thermique, l'immersion n'est pas évidente au début. Peu à peu nous sombrons dans la somnolence et le bien-être.

Retour au gîte, à Guitera Les Bains (c'est en haut, sur la montagne, à ne pas confondre avec les Bains de Guitera, en bas, au bord du Taravo !). Apéritif habituel, puis repas et ... gâteau d'anniversaire préparé par le gérant du gîte pour Marc. Distribution des cadeaux, tournée de River Tonic ...

Photos du Taravo supérieur (II) : Planche contact

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Jeudi 28 - Taravo supérieur (II)


Marc, inspiré par la lumière de Dieu, nous montre le chemin ...

Nouvelle journée de transition. Nous quittons le gîte de Guitera, ce soir, nous serons dans l'Alta Roca. Au programme de la journée : descente de la seconde section du haut Taravo (la plus intéressante). Yohan y est convié pour sa plus grande joie. Les accompagnants du stage pourront aussi nous accompagner : nous avons déniché pour eux un tronçon plus cool de 2,4 km entre le pont de u Vergaju et l'arrivée. Il fait beau !

Descente agréable, le niveau n'a pas bougé. Les éclaireurs sont devant. inspirés par la lumière divine, ils montrent le chemin à Yohan qui se comporte à merveille : il passe partout et nous étonne toujours par sa technique en constante amélioration ...

A mi-descente en plongeant dans une goulotte étroite, mon flotteur se bloque au fond et je fais la culbute. Je me retourne, il ne remonte pas. J'enlève mes palmes et j'explore la base de la goulotte. Je le sens avec les pieds : il est à l'envers, tassé par la pression du ressaut, bien coincé sous un rocher. Je cherche une branche solide pour faire un levier. Elle casse. J'essaie avec le pied : la position n'est pas confortable. Yvan et les autres arrivent à la rescousse. Les idées fusent. Nous construisons un barrage avec des gros galets pour dévier partiellement le courant de la goulotte. Certains se positionnent pour former un mur pendant que d'autres s'arqueboutent pour faire riper le flotteur. Après une demi-heure d'efforts, Yvan et Poulpy, immergés jusqu'au cou finissent par faire riper le flotteur hors du trou. Ouf !

Nous repartons. Comme la veille, nous posons une sécu pour le passage d'un double seuil. Comme prévu, au premier pont routier, nous retrouvons Myriam, Marion et Bastien avec qui nous finissons la descente.

Séance de balnéothérapie, Marc essaie son joli cadeau d'anniversaire. Pique-nique et sieste sur l'herbe. Nous quittons la vallée du Taravo pour rejoindre l'Alta Roca par le col de la Vaccia. Dans la voiture, Yohan révise la théorie de son flotteur de bronze doré.

Installation au gîte "l'Odyssée" à Cuenza. Yohan planche, partie de pétanque, guitare et apéro pour les autres, correction de la copie, proclamation du résultat, diner, soirée devant l'ordi à regarder les photos.

Photos de la descente du Taravo supérieur (II) début : Planche contact

Photos de la descente du Taravo supérieur (II) fin avec Myriam, Marion et Bastien : Planche contact

Photos de la fin de la journée : Planche contact

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Vendredi 29 : Haut Rizzanèse et Rizzanèse moyen


Passage de la Sentinelle Winnetou (Haut-Rizzanese)

Encore une belle journée en perspective. Nous sommes chez le Poulpe et il va nous montrer son petit coin de paradis remuant. Nous quittons le gîte pour la haute vallée du Rizzanèse. Les descentes que nous allons réaliser vont une fois de plus marquer les esprits, tant par la beauté des paysages que par la difficulté des obstacles rencontrés. J'ai décidé d'augmenter pour cette journée la résolution des photos (800*600 au lieu de 640*480) car il m'a parru très difficile de sacrifier la qualité des clichés au profit de la vitesse de téléchargement.

Haut-Rizzanèse : 3,1 km, dénivelé 180 mètres, classe 5 - 6
Nous posons la navette au niveau de la passerelle qu'emprunte le GR "Mare a Mare" et remontons au départ. Nous dévalons le torrent par une piste en cul de sac. Le reste de la désescalade se fera au jugé, dans le maquis.
D'emblée le ton est donné : la première rupture de pente est impressionnante il s'agit du passage de la Sentinelle Winnetou.
- Ca se passe, ça ?
- Oui oui, disent les Corses.
- Ah bon !

Après seulement dix mètres d'échauffement, deux seuils, une mini marmite bouillonnante, une grosse glissade, une goulotte drossante et enfin un dernier seuil. Le tout sur une quarantaine de mètres. Effectivement ça se passe ! (vidéo)
Pour le reste, cette descente est un véritable parcours de canyoning. Pratiquement, un obstacle sur deux doit être contourné (le topo indique 6 infrans) et tous ceux qui "passent" doivent être étudiés avec minutie ! Du coup, le rythme de la descente est particulierement haché Les enchainements sont assez rares. Le profil est en escalier : piscine, cassure, piscine, cassure .... Mais le jeu en vaut la chandelle. Gorge sauvage, granit poli par l'érosion et pour les amateurs de sensations, c'est du concentré d'émotions fortes : dévaloirs, toboggans, seuils, chutes, chaos ...tout y est, le négociable et ... le non négociable !
Au bout de 3 heures 30, nous atteignons la passerelle du GR et remontons sur la route. Pique-nique et courte sieste, à l'ombre des chataigners.

Photos du Rizzanèse supérieur : Planche contact (800*600)


Départ canon sous le chaos (Rizzanese moyen)

Rizzanèse moyen : 2.7 km, dénivelé 80 m, classe 4 (V)
Après la pause nous poursuivons la route sur un kilomètre et garons les véhicules dans un virage, Le torrent est juste en contre-bas, nous apercevons un énorme chaos. Les veines d'eau disparaissent entièrement sous les rochers. Véro qui nous fait la navette sort son EOS 300 D et couvrira les passages depuis la berge. Je ne prends pas mon caisson. La mise à l'eau est pour le moins brutale : après avoir longé le chaos par la rive droite nous nous jetons dans le courant dans une puissante goulotte qui rassemble toute la force du torrent. Le reste de la descente est un peu plus calme (elle ne comporte qu'un infran !) : un ressaut en toboggan où nous réalisons une glissade groupée, un autre dévaloir, pas très confortable avec un gros plouf à l'arrivée, un joli passage dans une courbe (vidéo), et enfin la chute du Moulin

Nous rejoignons Zoza par le petit chemin qui longe la rivière avant de s'élever jusqu'au village du Poulpe. Nous retrouvons le reste du groupe. Ils ont passé la journée à Bavela puis ils ont fait farniente au bord de la rivière en nous attendant. Yohan est couvert de boutons : il s'est allongé sur le passage de chenilles processionnaires ...

Retour à Quenza, apéro, souper, séance photos, gravage de cds, ça sent la fin.

Photos du Rizzanèse inférieur : Planche contact (800*600)

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Samedi 30 : Migration vers Porticcio, Ajaccio, départ vers le continent


Un dernier regard vers Bavella


La semaine se termine, Les gorges du Bas Rizzanèse ne tentent personne : tout le monde a son compte d'eau blanche et aspire à un changement de rythme. Donc le plan "plage tranquille" est adopté. Nous partons de Quenza en début de matinée après avoir admiré une dernière fois les aiguilles de Bavella et rejoignons le sud du golfe d'Ajaccio par le col de St Eustache. Nous y découvrons un paysage contrasté, fait de montagnes, de mer, de maquis et hélas, comme souvent sur cette île, ... de carcasses de voitures. En descendant du col, le 4*4 d'Yvan crève. Arrivés au bord de l'eau, c'est le concours des fiottes qui reprend. Pique-nique sur la plage, trempette. Puis les bastiais nous quittent. Nous rejoignons Ajaccio et terminons l'après-midi dans les ruelles, les yeux larmoyant, non pas à cause de notre tristesse de terminer ce séjour mes plutôt des gaz lacrymogènes lancés par les CRS contre des manifestants. Après une semaine dans les montagnes, ça fait bizarre de retrouver la "civilisation" !


Porticcio, l'heure de la sieste

Nous quittons le quai pile à l'heure. Le ferry est bondé. Nuit très calme, arrivée dimanche à 7 heures à Nice, dernier petit déjeuner ensemble pour les nageurs du continent, puis chacun se sépare. Le long ruban nous attend. C'est vraiment fini.

Photos du 30/05 : Planche contact

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Cordes et sécurité : exercices nécessaires

Quelques images pour évoquer le thème du séminaire

Etudier la topo !
Reconnaitre les passages, si possible depuis les deux berges
Sécuriser, seul ...
... ou mieux, à deux, voire plus. penser à la récup. du flotteur
Quelques bonnes habitudes

Rester en visuel avec le groupe amont
Montrer le passage
On passe, oui, mais ...
... on passe aussi l'info !
Communication dans le torrent

Arghh !!! Coincement ...
Gloub !!! Rappel ...
M'enfin !!! Retournement ...
Rogntudjûû !!! Drossage ...
Galères en tous genres, bienvenue dan l'arène ! Un Counter-Strike dans l'eau blanche !

Toujours la corde légèrement tendue, le dormant vers l'aval
Ferrer et ramener vers l'aval en s'aidant du courant
Si possible sur le dos ...
... c'est mieux pour respirer !
Après les boss, les soluces : travail d'équipe

 

Infran : Oh, ça le fait pas !
Turbo jump !
Ca va ?
Passage secret
et pour finir, quelques clichés

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Photographes : Daniel, Cyril, Nicolas, Véro, Yvan

Retrouvez les témoignages photographiques de ce séjour sur le site de l'Acquviva


A suivre ....